Un Cannois dispute à Bayrou l'appellation "Parti démocrate"

L'appellation "Parti démocrate" choisie par François Bayrou pour sa nouvelle formation politique désigne déjà un parti créé en 1981 par d'anciens radicaux de gauche, parmi lesquels Michel Grossmann, un retraité cannois qui revendique cette étiquette. pdf.jpg "Avant d'annoncer le nom de ce nouveau parti, M. Bayrou aurait pu se renseigner. C'est comme si je me baptisais de votre nom. On n'est pas de la même famille, ça me choque, on n'a pas le droit", s'indignait vendredi Michel Grossmann, 75 ans, joint par l'AFP.

Adjoint au maire de Saint-Etienne (Loire) de 1977 à 1983, M. Grossmann assure être l'un des cofondateurs et actuel vice-président du "Parti démocrate", fondé en 1981 par des dissidents du Mouvement des radicaux de gauche (MRG) de l'époque, dont Guy Gennesseaux, ancien secrétaire national du MRG et ancien maire adjoint de Paris.

"Le MRG avait totalement joué le jeu de François Mitterrand pour l'élection de 1981, nous n'étions pas d'accord. Nous prônions des valeurs plus humanistes et plus libérales. Nous rêvions de créer un parti démocrate à l'américaine", raconte cet ancien commerçant installé à Cannes à la fin des années 80, comme l'a révélé le quotidien Nice-Matin.

Cette formation politique a par la suite été connue sous le nom de "Parti démocrate français (PDF)": "A l'usage, nous avons préféré cette appellation à cause des initiales", explique M. Grossmann.

Selon lui, le parti a compté jusqu'à 3.300 adhérents et 400 élus locaux, notamment municipaux, sur des listes d'union. Le PDF a encore présenté vingt candidats au élections législatives de 1988. Il s'était alors rapproché du RPR.

"C'est aujourd'hui une formation un peu en sommeil, mais c'est comme un fond de commerce sans stock dont l'enseigne existe toujours!", revendique M. Grossmann, qui a joint le siège de campagne de François Bayrou et attend un "signe" du leader centriste.

"Les idées du PDF sont assez proches de celles de M. Bayrou mais sa façon de faire n'est pas bonne: il devrait choisir un camp", estime Michel Grossmann qui votera pour Nicolas Sarkozy.